Le salut militaire

Lorsqu'on croise un militaire ou que l'on a envie de s'en faire passer pour un, on fait souvent ce signe universel et vu dans tant de films, le fameux salut militaire. Pourtant, celui-ci suit un code précis à respecter. Or ce dernier est bien souvent bafoué sans aucune vergogne. Je vous propose ainsi de découvrir l'art du salut militaire. 

Tout d'abord, on ne fait le salut militaire qu'en étant coiffé. Je ne parle pas ici de votre chevelure, inutile de prendre rendez-vous chez le coiffeur. Je parle de l'impératif d'avoir un couvre-chef, que cela soit un képi, un calot, un chapeau, un béret, une casquette... Cette règle s'applique tout corps militaire confondu. De même, il ne se fait pas armé. En effet, l'une des origines du salut militaire remonte à l'Antiquité où deux voyageurs ou deux guerriers, lorsqu'ils se croisaient, montraient leur main droite grande ouverte et paume bien visible pour montrer l'absence d'arme et ne sont donc pas hostiles. Faire un salut avec une arme serait ainsi un contre-sens tant c'est initialement un message de paix et de non-animosité. 

Pour faire le salut militaire, on met son bras droit à l'horizontal, dans l'alignement des épaules, la main au niveau de la tempe droite dans le prolongement de l'avant-bras, les doigts étendus et joints, le pouce réuni aux autres doigts et la paume en avant. Le geste doit être fluide, sans hésitation et l'on regarde dans les yeux la personne qu'on salue. Une erreur récurrente est de mettre la paume cachée, dirigée vers le bas. Ceci est un salut américain, canadien, allemand, suisse... mais pas un salut militaire français (et pour le coup, le Royaume-Uni fait comme nous). On reste dans cette logique d'apaisement, en montrant qu'on n'a rien à cacher, qu'on n'est pas armé, on montre notre main entièrement. J'attire votre attention sur l'image associée à l'article où l'on a un général américain à gauche et un général français à droite. La tradition du salut américain et canadien qui irradia ensuite le monde viendrait de la Navy où les sous-officiers avaient les mains sales, notamment dû au goudron du calfatage qui laissaient des marques noires indélébiles et, ne voulant pas montrer celles-ci, saluaient leurs officiers en masquant le plus possible leur paume. Sachez au passage que l'armée polonaise est une des seuls à avoir gardé un salut à deux doigts par l'index et le majeur.  

Ok mais quand faut-il faire un salut militaire ? Quand un militaire croise un supérieur venant en face de lui, il initie le salut militaire à six pas de lui et le conserve jusqu'à ce qu'il le dépasse. Si on vient par l'arrière, on le salue en arrivant à sa hauteur et on conserve celui-ci jusqu'à ce qu'on l'ait dépassé de deux pas. Quand on est à l'arrêt, on joint les talons. 

C'est bien beau tout ça mais quand on est armé ou qu'on est tête découvert (ce qui est le cas pour la plupart des civils), que faut-il faire ? Il faut faire un coup de bouc. Pour se faire, on lève vivement le menton vers celui que l'on salue et l'on fait un claquement avec sa main sur l'une de nos cuisses.